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Le marché des produits de la mer aux Émirats arabes unis (EAU) vaut la peine de s’y intéresser. Selon le département de la statistique de Dubaï, l’un des sept émirats qui composent le pays, la consommation de produits de la mer atteint 28,6 kg par habitant et par an. Le chiffre, élevé au niveau mondial, est le plus haut de la péninsule arabique. Les poissons les plus prisés restent les espèces locales comme le mérou, le trevally (carangue), l’empereur ou encore le pomfret de la famille des Bramidae. Des espèces de volumes apportées par la flottille de pêche des EAU et par une aquaculture en développement. Les importations attendues sont plutôt sur le haut de gamme. Les autorités de Dubaï mettent en avant « crevettes, noix de Saint-Jacques, langoustes ou encore le caviar ». Mais la liste est loin d’être exhaustive. Preuve : la France qui figure parmi les dix plus gros exportateurs de produits de la mer en valeur aux EAU y a aussi trouvé un débouché pour ses huîtres. Deux circuits de commercialisation s’offrent aux produits d’importation : la grande distribution, apparue dans les années 1990 et très développée aujourd’hui, et la restauration hors domicile. Une activité en plein essor à Dubaï, qui a attiré plus de 11 millions de visiteurs étrangers en 2013. Un chiffre en hausse de 10,6 % par rapport à 2012. Si l’hôtellerie pèse « plus de 50 % des dépenses de restauration », souligne Business France, la restauration chaînée accroît ses parts de marché. Elle représenterait plus d’un tiers du marché et devrait continuer à se développer dans les complexes résidentiels. La forte présence de Français comme chefs de cuisine est un élément à prendre en compte. Mais exporter des produits alimentaires vers les EAU nécessite de passer par des importateurs/distributeurs locaux. « Une licence d’importation est obligatoire », explique Business France qui précise que « l’exclusivité est de mise » sur ce marché très concurrentiel entre producteurs internationaux et importateurs. Loïc FABRÈGUES |
[Enjeux]
Avec le développement d’une classe moyenne et des touristes qui affluent par millions, les Émirats arabes unis suscitent d’autant plus d’intérêt qu’ils importent 90 % de leurs besoins alimentaires. La carte la plus importante à jouer pour les produits se la mer se situe avant tout sur le secteur de la restauration hors domicile. Un circuit en plein boom où la demande de produits haut de gamme s’accorde avec l’image dont bénéficient les produits « made in France ».
[LE CONSEIL DE François-Xavier Depireux, PDG de LD Export]
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À 33 ans, François-Xavier Depireux travaille depuis dix ans avec les Émirats arabes unis. Fondateur et PDG de LD Export, société basée au Luxembourg, il aide les entreprises occidentales à trouver un partenaire commercial. Une démarche qui « paraît simple sur le papier, tant il y a de distributeurs », souligne-t-il, mais qui peut prendre beaucoup de temps. « Les Emiratis sont des gens qui travaillent à la confiance. Il ne suffit pas de venir les voir une fois. Il faut créer du lien. Si, au départ, vous avez le sentiment que l’affaire est bien engagée, il faut persévérer et prévoir 2 à 3 voyages sur place. Il est important d’avoir des contacts réguliers, préférer le téléphone aux e-mails. » Très sollicités, les Emiratis attachent de l’importance « à la valeur ajoutée d’un produit pour leur permettre de se différencier ». En règle générale, « les affaires commencent sur de petits volumes et il faut éviter de proposer un prix départ usine au profit d’un tarif FOB (free on board) ou CAF (coût, assurance, fret) ». |