Espagne : les affaires reprennent

Le 19/05/2015 à 14:18 par La Rédaction

 

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Cela ne date pas d’hier. Les Espagnols aiment les produits de la mer. En 2014, leur consommation annuelle à domicile est estimée par le ministère de l’Agriculture espagnol à 26,5 kg par habitant. Chaque espagnol dépense près de 200 € par an en produits de la mer. Plus, si l’on ajoute la consommation en restaurant, où 10 kg de poissons, coquillages et crustacés sont dégustés en sus chaque année par les Espagnols. De quoi attiser les appétits des exportateurs.

Surtout quand le marché espagnol donne des signes de progression. « Est-ce dû à la reprise économique ou à une baisse des apports en lien avec l’accroissement du contrôle des pêches ?  Mais le poisson frais s'est mieux vendu en Espagne en 2014 qu’en 2013 », constate Tomas Diaz, gérant de la société Euro-Servipesca, qui commercialise du merlu des deux côtés des Pyrénées.

La France en profite. Un poisson frais sur cinq importé en Espagne vient de l’Hexagone. Des opportunités semblent à saisir, notamment pour les spécialistes du merlu et du merluchon, toujours en tête des ventes.

Attention aux provinces ciblées. Celle du Pays basque est plus gourmande en produits de la mer que celle d’Aragon. Le gap de consommation est de 10 kg par habitant ! Côté distribution, le circuit qui domine dans les produits de la mer reste le réseau des marchés de gros. Plus de 580 000 t y ont été commercialisées en 2013 pour une valeur de 3,5 milliards d’euros. Les plus importants sont ceux de Barcelone, Madrid, Valence, Malaga et Bilbao.

En matière de produits surgelés, la compétition est plus dense, notamment pour séduire industries de la transformation. Un segment où la France a perdu des parts de marché en 2014 au profit de l’Argentine et de ses crevettes. « Les Espagnols connaissent parfaitement les marchés des produits de la mer, savent où trouver les produits, leurs prix… », rappelle Tomas Diaz.

Loïc FABRÈGUES

 

[Enjeux]

L’Espagne renoue avec la croissance. Celle-ci s’élève à 2 % pour 2014. Un rebond qui profite à la consommation des produits de la mer, en légère augmentation. Pour la France, premier fournisseur de poissons frais en Espagne et 3e, derrière le Maroc et l’Argentine, pour l’ensemble des produits de la mer, c’est là une opportunité de regagner des parts de marché passées de 7,9 % en 2013 à 7,2 % en 2014.
Encore faudra-t-il, pour cela, avoir les ressources nécessaires.

 

[LE CONSEIL DE Santiago Diaz Herrenschmidt, chef de pôle chez Business France à Madrid]

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« On peut s’attendre à une reprise du secteur des produits de la mer en 2015. Le marché est bien orienté. La baisse structurelle de la consommation observée jusqu’en 2012 et liée à la quête de produits faciles et rapides à préparer, peu compatible avec les produits de la mer, semble s’être arrêtée.

On observe, par ailleurs, un intérêt croissant pour la certification MSC, tant de la part de la flotte que de la part des entreprises de distribution, qui sont de plus en plus intéressées à s’approvisionner en poisson durable.

Le marché espagnol n’est pas uniforme. Pour y pénétrer, il faut avoir une approche régionale. Les contrôles sporadiques de conformité à la réglementation sanitaire sont, par exemple, du ressort des autorités sanitaires de chaque communauté autonome. Il est aussi très important de bien vérifier la conformité de l’étiquetage. L’expéditeur doit s’assurer que la traduction en espagnol des dénominations de produits est admise par les décrets espagnols. »

 

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