Avec la reprise de l’activité piscicole de France Turbot, le nouveau groupe Gloria Maris devient le premier pôle français d’aquaculture marine. L’actionnariat du groupe fondé par Philippe Riera est à la fois familial et financier, par le biais de fonds privés. Il comprend aussi des dirigeants des fermes filialisées. En regroupant les compétences issues d’une longue expérience d’élevage à terre et en mer, Gloria Maris Groupe déploie une offre diversifiée. Par les espèces qu’il propose : bar, daurade, maigre, turbot, et par la segmentation des modes de production : en bio, label Rouge ou conventionnel. « Le groupe est majoritaire dans le capital des différentes sociétés, mais chacune reste autonome avec ses spécificités. En revanche, certaines fonctions support, comme la finance ou la communication, deviennent communes », précise Olivier Poline, directeur général du groupe.
En Corse, les fermes historiques de Campomoro et d’Ajaccio produisent environ 1 350 t de bar, daurade et maigre. Au nord de la Sardaigne, la ferme Palma d’Oro élève les mêmes espèces à hauteur de 300 t mais les possibilités de production sont beaucoup plus élevées. « La concession est très importante. Son potentiel atteint 2 000 à 3 000 tonnes car elle se situe à quatre miles au large mais dans un golfe protégé », signale Olivier Poline. C’est la société Aquadea (ex-Gloria Maris) qui commercialisera le poisson méditerranéen du groupe.
À Noirmoutier (Vendée) et à Trédarzec (Côtes d’Armor), France Turbot repart du bon pied. La remise à niveau de l’écloserie sur l’île et des deux sites de grossissement permet de tabler sur 300 t, vendues à 100 % en label Rouge, auxquelles s’ajoute un million de turbotins. « Gloria Maris Groupe a racheté aussi la marque « Alliance du goût » appartenant à France Turbot. C’est un excellent support pour exporter une gamme aquacole qualitative. Sur le plan technique, nous allons optimiser les systèmes de forage et de filtration des circuits fermés. L’objectif est d’innover avec des techniques moins énergivores pour pomper, réchauffer ou refroidir l’eau », explique le responsable.
La reprise d’Aquanord et de l’Écloserie marine de Gravelines en 2013 a débouché sur un programme d’investissements de 9 millions d’euros jusqu’en 2017 pour optimiser les outils. La production de bar et daurade a été stabilisée à 1 200 t et 15 millions d’alevins. Sur le terrain commercial, la signature Aquanord lors de deux Bocuse d’Or a servi de tremplin à l’export. Le groupe profite maintenant du salon de Bruxelles pour lancer un filet de bar fumé, innovation réalisée avec la plateforme boulonnaise Nouvelles vagues.
Autre spécificité de Gloria Maris Groupe, la production de gros poissons ultra-frais se vend à bon prix. « Nous produisons aussi du portion 300-400, mais les conditions de température d’Aquanord, grâce au réchauffement de la centrale, permettent d’obtenir du bar de 2 kg et de la daurade d’1,5 kg en 2,5 ou 3 ans. » Soit plus vite que la concurrence.
Bruno VAUDOUR
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