Le grand plan d’investissement 2018-2022 annoncé par le Premier ministre Édouard Philippe, lors de sa déclaration de politique générale le 4 juillet 2017, engageait le gouvernement à garantir 57 milliards d’euros d’investissement public, tout au long du quinquennat, afin d'accompagner la transition écologique, l’accès à l’emploi, la compétitivité par l’innovation et l’État numérique.
Dans les secteurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la pêche et de l’aquaculture, considérés comme essentiels, il s’agissait d’accélérer l’adaptation et le changement des pratiques pour consolider l’innovation et la compétitivité.
Initié en septembre dernier, par étapes successives, le volet agricole du grand plan d’investissement (GPI) est doté de 5 milliards d’euros sur cinq ans. Dans le prolongement des états généraux de l’alimentation, il doit permettre d’améliorer la réponse des secteurs concernés aux attentes des citoyens et des consommateurs, par une évolution profonde des pratiques et des modes de production, ainsi que de l’offre de produits. « Le grand plan d’investissement ne se substitue pas à l’engagement des acteurs économiques, souligne le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Mais il repense l’accompagnement que peut apporter l’État et propose des outils complémentaires et mieux coordonnés qui maximiseront l’effet de levier des financements publics. »
Cependant, si les priorités du volet agricole du GPI sont claires, la multiplicité des dispositifs de financement de projets d’investissement individuels ou collectifs et, plus encore, le nombre des appels à projets qui en découlent, a de quoi dérouter. Pour les entreprises de la filière des produits aquatiques, le ministère de l’Agriculture a récemment mis en ligne un guide sur les dispositifs de soutien à l’innovation. Il détaille, en particulier, les outils de financement susceptibles de les concerner.
Pour l’innovation dans le secteur agroalimentaire, l’appel à projets baptisé « Agriculture et alimentation de demain », opéré par FranceAgriMer en collaboration avec l’Ademe et Bpifrance, est certainement le plus connu. Il porte sur des projets de R & D de 2 millions d’euros minimum dans l’agroécologie, l’alimentation humaine, la bioéconomie ou la transformation numérique de la filière.
Il en existe d’autres. Et certains projets de la filière produits de la mer pourraient prétendre entrer dans celui du dispositif proposé par les Démonstrateurs de la transition énergétique et écologique pour les chapitres « Économie circulaire et valorisation des déchets », « Agriculture et industries agroalimentaires écoefficientes », « Matériaux et chimie biosourcés, biocarburants avancés » ou « Mobilisation de la biomasse et production de nouvelles ressources ».
Priorités et investissements Cinq priorités transversales Les moyens |
À une autre échelle, le concours d’innovation cible des projets d’un coût de 600 000 à 5 millions d’euros portés par une PME ou start-up pour le développement de solutions et technologies innovantes et durables. Cette action vise à identifier plus précisément les appels à projets thématiques relevant du secteur agricole, agroalimentaire, pêche, aquaculture et bioéconomie portés par FranceAgriMer, Bpifrance et l’Ademe, comme, par exemple, « Alimentation intelligente ». L’« Accélérateur PME agroalimentaire », qui a fait l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt, est un programme de soutien personnalisé à 30 PME à fort potentiel de croissance, notamment dans la réalisation de leurs projets en innovation et à l’international. Placés sous la bannière collective la French Fab, les participants de la première promotion vont suivre un cursus de 24 mois pour accélérer leur croissance et affronter les défis qui les attendent (montée en gamme, internationalisation, sécurisation des chaînes de production et des approvisionnements, diversification des débouchés…).
Au-delà de ces exemples, d’autres appels à projets peuvent intéresser la filière. Mais attention : la plupart seront clos en 2019.
Anne-Caroline RENARD