Italie : un marché à double facette

Le 21/10/2015 à 10:23 par La Rédaction

 

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L’Italie a beau être une péninsule, les eaux qui l’entourent, de la Méditerranée comme de l’Adriatique, ne sont pas les plus poissonneuses au monde. « Sur nos étals nous ne trouvons pas de poisson italien, a contrario de ce qui arrive en France, avec un littoral ouvert sur l’Atlantique », relève Joseph Antonnaci, analyste au sein de l’agence italienne pour le commerce extérieur. Le pays recourt donc aux importations pour satisfaire les « trois quarts » de sa demande intérieure, selon l’Ismea, l’équivalent italien de FranceAgriMer.

Friands de produits de la mer, les habitants de la péninsule italienne ont modifié leur consommation, pour des questions économiques. « Pour la première fois depuis le nouveau millénaire, les Italiens ont consommé, en 2013, moins de 20 kg de poissons, coquillages et crustacés chacun », constate l’Ismea. Autre conséquence de la perte de pouvoir d’achat sur le marché transalpin : « Les approvisionnements hors Union européenne, moins chers et donc plus attrayants pour les consommateurs, augmentent », note l’Ismea.

Et les imports des pays européens se réduisent. La France, dont l’Italie est pourtant le second client, n’échappe pas au phénomène. La baisse se ressent sur les « produits frais, en recul de 3 % », chiffre Business France qui note, en revanche, « une augmentation de 1 % pour les surgelés » et relève « des opportunités sur des marchés de niche tels ceux des crustacés ou des mollusques » ou sur le segment « des produits de luxe » toujours en croissance. Nul hasard si le homard vivant est l’espèce qui a connu la plus forte progression de ses importations entre 2013 et 2014 !

Enfin, si le marché italien est qualifié de « facile d’accès » par Business France, il est toutefois recommandé de l’aborder par le nord, région à plus fort pouvoir d’achat.

Loïc FABRÈGUES

[Enjeux]

Le marché italien ne manque pas d’opportunités pour les candidats à l’export dans le secteur des produits de la mer : le manque d’apports oblige le pays    recourir massivement aux importations. Reste qu’avec la crise économique, dont
les conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages se font toujours sentir, les prix sont regardés de très près, sauf à aller chercher les segments haut de gamme. Comme le souligne Business France, les Italiens « sont et resteront de fins gourmets ».

 

[LE CONSEIL DE Hubert Le Bihan, cogérant des Viviers Béganton]

/tl_files/_media/redaction/6-Reportages-et-Decryptages/Decryptages/2015/2015-10/DR_LeBihan.jpg   « Il faut savoir qu’un Italien ne vous dira jamais non. Quand vous sortez du bureau, vous avez l’impression d’avoir conclu l’affaire. Il s’avère que c’est plus compliqué que cela. En Italie, on ne vous demande pas d’envoyer des échantillons pour faire un essai et arrêter au bout de trois semaines. Les Italiens, qui ne sont pas des marchands de tapis, vont attendre d’avoir vraiment besoin de vous pour nouer une relation commerciale. Ensuite, si vous respectez vos engagements, ce sont des clients fiables et fidèles. On sert ce marché, du reste, depuis plus de 20 ans. Comme tout le monde, ils veulent de la qualité mais aussi de la régularité dans les approvisionnements. La difficulté en Italie vient parfois des services vétérinaires. Les directions régionales ont un pouvoir très important. Il se peut ainsi que la même marchandise soit acceptée à Milan et bloquée à Rome ou inversement. »

 

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