LA BELGIQUE,TERRE DE NÉGOCE INTERNATIONAL

Le 10/04/2013 à 14:59 par La Rédaction

Les Belges ne sont pas de gros pêcheurs, ni de grands consommateurs. Faire des affaires ici implique donc de travailler hors des frontières. Plutôt pratique, la côte belge compte deux grands ports ouverts au commerce international : Anvers et Zeebruges. Ajoutez Rotterdam aux Pays-Bas tout proches, le tout relié par solide réseau logistique qui irrigue le cœur de l’Europe du négoce de produits de la mer.

Nombre d’importateurs belges ont débuté avec un bureau et une location de local frigorifique. Ainsi paré, Charles Pecher, directeur général de Thalassa Seafood fut pionnier sur le surimi ou encore le pangasius. Depuis 20 ans, son chiffre progresse constamment et il atteint 25 millions aujourd’hui. « À l’écoute des opportunités commerciales, nous sommes une société de service, avec des bureaux en Indonésie, en Chine, au Vietnam et au Bangladesh, détaille-t-il. Notre société contrôle à l’origine tous les produits avant leur expédition. Sans être directement partie prenante dans la production mais lorsqu’un projet s’élabore avec un cahier des charges précis, l’engagement avec notre réseau est total ». Le spécialiste estime que le métier a évolué. « Nous sommes de plus en plus proches de nos clients et de nos prestataires avec une position de fusible sur un marché extrêmement compétitif. Internet est rapide mais il multiplie les risques pour les non-spécialistes ! ».

Tous les produits surgelés suivis par Thalassa Seafood ne passent pas par la Belgique, où la société réalise uniquement 15 à 20 % de son chiffre d’affaires. Sa clientèle très diversifiée englobe la grande distribution, les importateurs, en passant par les transformateurs.

Chez Pittman Seafood, on cible surtout l’industrie. Depuis ses locaux de Zeebrugge, l’entreprise stocke, transforme et distribue des cubes, des steaks, des dés, découpés et calibrés grâce à un trancheur Norfo. Pittman Seafood avait débuté avec du homard canadien, puis a élargi ses gammes : crabes, Saint Jacques, saumon, moule, cabillaud, panga, merlu… Et par ricochet les origines avec le Chili ou la Chine.

D’autres se spécialisent en renforçant leur présence dans certains pays. À l’image de Marupêche qui a jeté son dévolu sur l’Afrique de l’Ouest. Son usine à Dakar découpe et prépare crevettes blanches, filets de sole, rouget, dorade…
En huit jours, tous ces produits arrivent par la mer à Anvers, voire Rotterdam ou Hambourg.

Branchée sur le monde, l’industrie de transformation se distingue par une automatisation croissante. Tout un tissu d’entreprises conçoit et fabrique des équipements. Plusieurs d’entre elles seront présentes sur un stand commun au SPE, hall 4 du Seafood de Bruxelles. « Nos premiers outils ont été conçus par Jérôme Crétel, le créateur de la société en 1972, explique Patrick Robert, directeur des ventes, l’activité a de suite été pensée pour l’international et nous avons investi les salons pour nous faire connaître ».
Spécialiste des peleuses de poissons, Cretel fabrique aussi des installations de lavage aujourd’hui présentes chez les industriels du monde entier. Si le matériel est fabriqué en Belgique, Cretel les commercialise en Asie ou aux États-Unis, via des bureaux propres ou des agents.

Même schéma pour Marelec (Marine électronique), autre acteur incontournable présent sur le stand. Il s’est fait connaître dans les ports de Belgique pour la qualité de ses outils de mesures de tension des câbles de chalut. Il a ensuite créé une gamme de peseuses embarquées et des systèmes de triage et calibrage pour l’agroalimentaire.
Marelec commercialise aussi une portionneuse intelligente. « Un équipement parfait pour le poids fixe, rappelle Tom Dewaele, directeur commercial. Et la demande est croissante sur les marchés émergents pour répondre aux besoins de la grande distribution et des industriels des plats préparés ». L’entreprise de Nieuwport, où tout est fabriqué, dispose d’un réseau de 30 distributeurs dans le monde. En 2013, elle va célébrer le trentenaire de sa création et a été, elle aussi, tournée vers l’export dès l’origine.

Autre fin connaisseur de la transformation des produits de la mer Steen FPM international exporte ses peleuses dans le monde. En 50 ans, ces modèles sont passés de la petite machine de table à des outils autonomes pour tous types de poissons. « Nous avons été des pionniers, rappelle Jan Leuridan, responsable commercial. Et aujourd’hui la Steen 111 a sa place dans un musée en Hollande ! » Pieter Steen, le créateur d’origine Hollandaise, avait auparavant imaginé les premières machines à fileter le hareng… qui ont été commercialisées par un certain Baader !

On peut encore citer Degen Packaging, créé en 1968 par Tony Degen qui couvre le négoce et la transformation du carton alimentaire. Après des années de croissance par reprise de diverses sociétés, l’entreprise familiale a été revendue il y deux ans au Groupe Allbox. « Nous sommes présents dans le carton ondulé, mais produisons surtout des cartons pour les plaques de saumon fumé et d’autres produits. Mais les produits de la mer représentent la majorité de l’activité », déclare le responsable commercial Patrick Manguet. Depuis 2007, Degen Packaging s’active dans un site de 11 000 m2. Encore une belle histoire belge connue dans le monde entier…

D. GUILLOT

 

À SAVOIR

6 places logistiques associées à du reconditionnement : Anvers, Zeebruges, Ostende, Charleroi, Liège
Transit par la Belgique de produits de la mer importés dans l’U.E. en 2011 :
• voie maritime : 95 000 tonnes
• voie aérienne : 15 000 tonnes

Sources : Eurostat, Via Aqua

 

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