La Chine : un débouché pour les produits vivants

Le 08/02/2017 à 11:58 par La Rédaction

 

LA CHINE EN BREF

Situation économique.  Le rythme de croissance de l’économie chinoise a ralenti. De 10,3 % en 2010, il est passé à 6,9 % en 2015 et devrait être comparable en 2016. Le 13e plan quinquennal (2016-2020) adopté en mars 2016 confirme le désir de la nation de tendre vers un modèle de croissance plus équilibré. Reste que le pouvoir d’achat des Chinois s’est considérablement accru. Le PIB par habitant a doublé entre 2010 et 2015. Les secteurs de la consommation, notamment alimentaire, en profitent.

Règles sanitaires. La réglementation sanitaire de la Chine pourrait-elle évoluer prochainement ? « Il n’y a pas énormément de contraintes sur les produits de la mer, pour l’instant, mais on s’attend à ce qu’il y en ait de plus en plus à l’avenir », répond Élisabeth Descamps, de FranceAgriMer.
Dans son 13e plan quinquennal, le pays a mis l’accent sur la question de la sécurité sanitaire.

Un marché en croissance. La République populaire de Chine est un marché en croissance pour les exportations de produits de la mer français. En 2015, elles ont représenté un volume de 2 141 tonnes pour un chiffre d’affaires de 17,47 millions d’euros, soit une augmentation respective de 30 et 56 %. Les huîtres représentent à elles seules 73 % de ces exportations en valeur.


 

Le marché chinois des produits de la mer a de quoi donner le vertige. La consommation de poissons, coquillages et crustacés, en croissance continue depuis les années 1990, devrait y atteindre 35,9 kg par an et par habitant en 2020. Multipliée par la population du pays, la Chine devrait représenter, à elle seule, ni plus ni moins que « 38 % de la consommation de produits de la mer dans le monde en 2030 », indique la Banque mondiale dans une étude prospective sur la pêche et l’aquaculture intitulée Fish to 2030.

À défaut d’être dans le top 10 des pays fournisseurs de produits de la mer de l’empire du Milieu, dont la Russie occupe la tête du classement en valeur dans les derniers palmarès connus, la France a su se faire une place dans le pays. Elle bénéficie de l’engouement de plus en plus marqué de la classe moyenne chinoise et des jeunes pour les produits importés, « qu’ils estiment de qualité et issus d’un environnement propre », souligne le gouvernement canadien dans une fiche sur ce marché chinois des produits de la mer.

Huîtres et crabes frais trustent les deux premières places des exportations françaises vers la Chine et révèlent le goût des habitants et des chefs pour les produits de la mer vivants. « Les Asiatiques les recherchent », raconte Odile Ephreme chez France Turbot Ichtus. L’entreprise du groupe Gloria Maris exporte des turbots vivants, par avion, notamment vers Singapour. Elle constate une progression du marché. « Le vivant séduit toujours plus de clients du grand export », poursuit-elle.
La société Emyg Environnement et Aquaculture, basée à Carnoux, à côté de Marseille, ne s’y est pas trompée. L’inventeur du conteneur Aquaviva qui sert, pour l’heure, à transporter des homards vivants dans l’eau de leur milieu naturel entre le Canada et l’Europe, va expérimenter au premier trimestre un nouveau service. Avec la compagnie maritime CMA CGM, son partenaire, elle s’apprête à tester « un conteneur dédié au transport des huîtres vivantes entre le Canada et la Chine », indique Alexandra Fagiano, directrice des opérations de l’entreprise.

À un coût « calé sur celui du fret aérien », précise Philippe Marchand, le transport maritime en conteneur Aquaviva permet « de maintenir la qualité organoleptique des produits et d’être proche de zéro en ce qui concerne les mortalités », assure le directeur de projet chez Emyg. Afin de répondre aux exigences des douanes et des vétérinaires des pays importateurs, la société travaille de concert avec eux pour chaque nouvelle destination. Pour la Chine, cela peut s’avérer utile.

La réglementation en matière d’importation depuis la France vient parfois à changer rapidement. Finie l’obligation de 2015, pour les entreprises de l’Hexagone, d’être agréées par les autorités chinoises pour y exporter des produits de la mer vivants. « Un agrément européen suffit », rappelle Élisabeth Descamps, chargée de mission exportation chez FranceAgriMer, qui a reçu en septembre une délégation chinoise. Seules les sociétés qui exportent des produits non-vivants doivent encore obtenir l’aval du pays. « Ce qui entretient la confusion, explique Élisabeth Descamps, c’est que dans la liste agréée par la Chine, il y a une mention mollusque bivalve. On a donc des importateurs chinois qui demandent de figurer sur cette liste pour les produits vivants. Quant aux services vétérinaires, il est difficile de savoir à quel niveau d’information ils sont sur la question. » Un groupe de travail vient, par ailleurs, d’être mis en place pour répondre aux demandes des Chinois concernant l’importation de tourteaux dans leur pays.

Loïc FABRÈGUES

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