La mécanique bien huilée de Greenland Seafood

Le 14/04/2015 à 16:27 par La Rédaction

Installée près du port de Wilhelmshaven, au nord de l’Allemagne, l’usine de bâtonnets de poissons
surgelés s’est imposée en vingt ans comme un partenaire essentiel des distributeurs allemands et français. Dans les mains de Greenland Seafood Europe depuis un an, le fournisseur de MDD souhaite,
plus que jamais, faire rimer efficacité et innovation pour poursuivre son développement. Visite.

 

Greenland Seafood Wilhelmshaven

Localisation : Allemagne,
Basse-Saxe, Wilhelmshaven
Actionnaires : Sahara Investment (76 %) et Meridian Investment (24 %) Codirigeants : P. Barinet et A. Jensen
Chiffre d’affaires : 200 M€ dont 61% en France et Allemagne
Tonnages 2014 : 62 000 t
dont 37 % de bâtonnets panés et 16 % de filets nature.
Investissements : > 9M€ entre 2010 et 2014, année de reprise. 2,5 M€ prévus pour 2015

 

 

Avec Iglo, Pickenpack et Greenland Seafood, l’Allemagne, en particulier la région de la Basse-Saxe, se hisse dans les premiers rangs de la production européenne de poissons panés. Un marché de volumes et de prix où les marques de distributeurs se taillent des parts du lion dans les chariots des consommateurs. Alors, pour séduire les enseignes, la bataille est féroce. Pour l’emporter, l’efficacité est une condition sine qua non. Dès lors, Patrick Barinet qui codirige avec Allen Jensen Greenland Seafood Europe depuis un an se réjouit que le Lorient allemand, situé sur l’ouest de la baie de Jade, soit devenu depuis peu un port en eaux profondes : « Désormais nos blocs venus de Chine ou d’ailleurs arrivent quasi au pied de l’usine. C’est un gain de temps considérable. »

Effectivement, l’immense bâtiment en brique rouge qui accueille l’unité de production de Greenland Seafood se dresse à seulement quelques kilomètres du port de Wilhelmshaven. Conçue voilà presque vingt ans par le logisticien et entreposeur allemand Nordfrost, l’usine respire encore la modernité, avec son cœur dédié aux équipes administratives et ses deux poumons de transformation, les halls 1 et 2, positionnés à gauche et à droite. À l’arrière, les deux unités de production sont séparées par les installations techniques de production de froid, les silos à huile, les salles de maintenance des machines et les laboratoires de recherche et développement.

À l’origine le premier hall était dédié aux produits de la mer, le second à la viande, avec chacun leurs entrepôts de stockage : l’un, à l’arrière, pour les intrants, l’autre, devant, pour les produits finis. Mais cela n’a pas duré longtemps. Royal Greenland, acquéreur de l’usine en 1996, comme Greenland Seafood aujourd’hui n’y travaillent que du poisson. Néanmoins, même s’ils travaillent les mêmes blocs de colin d’Alaska, merlu, lieu noir, églefin, saumon, cabillaud ou hoki, les deux halls ont chacun une fonction bien précise. « Dans le premier bâtiment, d’une surface de presque 8 000 m2, nous travaillons les très grosses séries », indique Mario Eckstein, responsable de production du site depuis plus de six ans. « Les lignes installées dans le second, d’une superficie de 4 000 m2, sont plus flexibles. Cela nous permet de répondre à des demandes pour de plus petits volumes, comme c’est souvent le cas dans le food service. »

Difficile de concilier efficacité et réduction des coûts de production avec les petites séries. Ne serait-ce qu’à cause des changements d’emballage. Ces derniers nécessitent des arrêts de ligne d’environ une demi-heure avant et après. Trop long pour une usine qui peut sortir jusqu’à 1 600 tonnes de produits finis par semaine, avec des équipes qui travaillent en 3x8, cinq jours par semaine. En une heure de production, des milliers de boîtes de bâtonnets de colin d’Alaska sont prêtes à être expédiées en France, en Allemagne et ailleurs en Europe. « L’Italie et le Royaume-Uni sont aujourd’hui des pays que nous souhaitons développer davantage », indique Patrick Barinet.

Encore faut-il trouver les clés d’entrée de ces deux gros marchés où la concurrence est déjà en place. La certification Smeta, qui garantit par un tiers des conditions de travail éthique, comme les certifications IFS et BRC réobtenues haut la main au mois de février, sont certes des atouts mais ne peuvent suffire. « Il faut innover », insiste Patrick Barinet. Un exercice délicat pour lequel l’entreprise est désormais en ordre de bataille : responsables des ventes de chaque pays, service marketing, responsable de production, équipes de maintenance et, bien sûr, service R & D dialoguent toujours plus, y compris avec les fournisseurs d’ingrédients autres que les produits de la mer. « Nous travaillons avec eux pour détecter des tendances dans la consommation, identifier des composants, des épices, des assaisonnements pouvant s’inscrire dans les thématiques des promotions qui se pratiquent en Allemagne », souligne Juliane Schmidt, responsable marketing.

Contrairement à la France, les promotions les plus fréquentes ne sont pas forcément des « plus produits » ou des formats XXL, mais des thèmes autour d’un pays, d’un moment de consommation – barbecue, repas d’hivers, Inde… « En Allemagne, les volumes vendus sous ce type de promotion peuvent atteindre presque 10 % », confie-t-elle. Mais surtout cela permet de tester des nouveautés, qui, si elles fonctionnent, feront partie des références permanentes. En parallèle, pour tester des nouveautés produits comme le « 3 en 1 », soit une barquette avec une portion de poisson, une sauce à base de légumes et un rösti de pomme de terre, Greenland Seafood peut utiliser ses toutes nouvelles marques propres : Seaside, dédiée aux produits premium, Marefino pour les marchés du sud et de l’Europe de l’est et Your Fish pour le reste.

Textes et photos : Céline ASTRUC

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