La saint-jacques fait mousse

Le 11/02/2016 à 15:02 par La Rédaction

 

[ Retour sur le projet ]

L’idées
Il a fallu entre 4 et 5 mois à La Savonnerie d’Armor pour passer de l’idée à la fabrication. Un temps nécessaire pour affiner l’idée, tester la formulation, identifier le sourcing et fabriquer le moule du produit fini. Soit un élégant rond, blanc comme une noix de Saint-Jacques, orné d’une gravure représentant une coquille. La savonnerie souhaite garder confidentiel son fournisseur de coquille broyée.

Le process
La première étape est celle du mélange entre la base à savon, la coquille broyée, le parfum, le colorant et de l’eau, le tout chauffé à 40 °C. Un laminoir permet ensuite d’obtenir des paillettes soumises à une double extrusion. Les barres de savon alors constituées sont coupées automatiquement et pressées dans un moule.

La commercialisation
Les savons sont emballés sous
un film plastique transparent
qui laisse filtrer le parfum.
Le savon à la coquille Saint-Jacques de 150 g est commercialisé au prix de 5 € dans les Offices de tourisme, centres de thalassothérapie, abbayes… et dans la boutique maison.
www.lasavonneriedarmor.com



 

Si la Normandie et la Bretagne fournissent une grande partie des coquillages français consommés dans l’Hexagone, elles font aussi face à la question du traitement des déchets encombrants générés par les huîtres, moules et autres saint-jacques : les coquilles vides. Ce stock suscite régulièrement de nouvelles initiatives de valorisation : amendement agricole, peinture à base de coquille d’huîtres, récifs artificiels pour poissons voire pavés urbains drainants. Ces deux derniers projets (Recif et Vecop) sont portés en partie par l’ESITC (École supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction) de Caen.

La Savonnerie d’Armor leur réserve un traitement plus doux. Le fabricant de produits cosmétiques bretons a sorti le 5 janvier de sa ligne artisanale installée à Trégueux (22) le premier savon à la coquille Saint-Jacques. « Nous en avons réalisé en fait une vingtaine pour échantillonner nos clients, mais nous en avons produit entre 3 000 et 4 000 en janvier, s’enthousiasme Erwan Le Roux, le directeur. Ce nouveau produit est très attendu. Il suscite beaucoup d’intérêt et de curiosité de la part de nos distributeurs. »

Le réseau de commercialisation, en plus de la boutique ouverte sur le site de production, est constitué de magasins et de structures régionales, liés aux loisirs et au tourisme. Ce produit enrichit une gamme qui comptait déjà un savon au sel de Guérande et un autre aux algues. « Nous travaillons sur le haut de gamme et ne sommes pas destinés à réaliser de la grande série, précise l’ingénieur en biotechnologies. Plutôt des produits finement travaillés en termes de senteurs, compositions, formes… Nous avons créé deux parfums sur mesure (Voiles marines et Embruns) et l’idée est toujours de refléter la Bretagne. » Et pour ce nouveau savon, de rendre un hommage particulier au pays briochin qui a accueilli l’entrepreneur, arrivé du sud en 2004.

Fort d’une expérience dans les poudres pour les compléments alimentaires, Erwan Le Roux crée alors ELR développement, dédié à la prestation de service et au façonnage pour le secteur cosmétique (mélange, conditionnement, séchage, fabrication de galets effervescents pour le bain…). La Savonnerie d’Armor, ouverte en 2014, en constitue une extension. Six employés travaillent pour les deux entreprises qui génèrent plus de 500 000 euros de chiffre d’affaires.

« Nous cherchions à fabriquer des savons au caractère breton, sans être trop ludique, comme tomber dans le lait ribot par exemple. L’idée est surtout de promouvoir Saint-Brieuc, pays de la saint-jacques, et toute la filière qui traite un superbe produit naturel. Nous avons trouvé de la coquille en poudre, nettoyée, broyée puis micronisée et tamisée. Nous avons testé notre formule sur une machine pilote. » Il s’agissait de trouver le bon dosage, la bonne granulométrie. La coquille Saint-Jacques possède des propriétés exfoliantes naturelles intéressantes, mais trop de volume pouvait rendre le produit irritant voire coupant. Rien de bon pour le corps ni pour les machines. « La coquille est désormais broyée à une granulométrie précise même si d’éventuels retours des clients pourraient nous amener à adapter la composition. Notre fournisseur est tenu de réaliser des analyses régulières et nous avons déposé un dossier d’information produit, soumis à un toxicologue, qui valide la formule et l’innocuité du savon. » Intégrée dans le savon de façon homogène, la poudre génère un grain justement dosé pour être agréable. L’odeur n’est pas celle de la coquille Saint-Jacques, mais celle de l’un des parfums maison.

Prochaine étape, pour la petite entreprise : un savon au miel de Bretagne (avec un nouveau parfum sucre d’orge), fabriqué à partir du produit des ruches installées sur le site !

Dominique GUILLOT

 

 

  • Facebook
  • Twitter
  • LinkedIn
  • More Networks
Copy link
Powered by Social Snap