Superflu le conditionnement ?

Le 17/04/2020 à 13:57 par La Rédaction

 

Témoignages

Paulina Jarmuszka
Sushi Factory (Pologne)
« Nos produits asiatiques prêts à consommer, élaborés dans une usine très automatisée, surfent sur de nombreuses tendances : certification, recyclage… Nous produisons un million de barquettes par mois à destination de la grande distribution, avec une DLC de 10 jours, grâce à la technique de la mise sous atmosphère modifiée et des films Cryovac. »

Ana Padin
Profand (Espagne)
« Notre société développe une large gamme de céphalopodes sous toutes ses formes : congelée, réfrigérée, élaborée… Pour réduire le gaspillage alimentaire, nous multiplions les conditionnements sous skin, qui autorisent la cuisson dans l’emballage, tout en garantissant des DLC longues
et une sécurité alimentaire. »

Luca Doria
Fiorital (Italie)

« Nous avions lancé des gammes sous skin dans les années 1990, mais ce fut un échec. Le marché a aujourd’hui évolué et le skin est désormais à la croisée des demandes du consommateur et des distributeurs. Il offre de l’esthétique et de la transparence, tout autant que de la sécurité alimentaire et de la praticité. »

 

« Nous devons prouver que le conditionnement n’est pas superflu et que réduire l’usage du plastique n’est pas une réponse suffisante. » C’est par ces mots que Gonzalo Campos, responsable marketing des produits de la mer chez Sealed Air a ouvert la journée consacrée à la « seacuterie » dans son tout récent Packforum de Milan. « Le rapport aux protéines évolue et les produits de la mer ont une belle carte à jouer, estime-t-il, particulièrement avec le snacking. Le sushi et le saumon ont ouvert la voie en multipliant les moments de consommation. »

Parallèlement, de nouvelles attentes pointent, sur le e-commerce notamment. « Nous voyons se développer beaucoup d’expériences d’achat sur le net, y compris sur le frais. Il s’agit aussi d’accompagner la croissance de la restauration en magasin. » Autant de paramètres qui boostent le marché des produits « convenience » (prêt-à-cuisiner ou à consommer) partout en Europe et offrent un boulevard à une forme de snacking qui aurait retrouvé un peu de lettres de noblesse. C’est-à-dire, pas de la junk food avalée en un clin d’œil, mais des produits élaborés, voire sophistiqués, qui conjuguent développement durable et qualité organoleptique. Le packaging, en tant qu’outil technique, participe à ces développements, en offrant à la fois la protection d’un produit fragile, mais aussi l’augmentation de la DLC, et de la praticité pour la logistique et la consommation… Il peut même être raccord avec la tendance du « clean label », en permettant de réduire les additifs et les conservateurs. « Les films et barquettes ne sont pas des plastiques à usage unique, mais des protections alimentaires essentielles, une protection à haute valeur ajoutée », poursuit Kai Oltmann, directeur général du marketing, tout en pointant un problème de collecte des déchets, alors qu’il existe des opportunités de création d’une économie circulaire. Si les films barrière complexes ne sont pas recyclables, il est de plus en plus possible de multiplier les associations avec des monomatériaux rigides, recyclables ou recyclés. Et les fournisseurs sont engagés dans l’écoconception depuis 15 ans, avec des réductions conséquentes des épaisseurs de films, jusqu’à 20 microns. Autre argument, celui de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Dans la chaîne entre production et consommation, le conditionnement sous skin, l’un des axes forts du développement de Sealed Air, semble favorable à la réduction des pertes. Cette technologie offre en plus l’avantage d’être ouverte à une vaste argumentation marketing : transparence, impression… Ici, on propose de customiser le produit pour le rendre attractif.

La visite du showroom de Milan est significative : céphalopodes à réchauffer, cuisson en papillote, plateau de sushis… Point d’orgue : le distributeur automatique en « frais ». Une portion « filet + légumes », sous skin, « easy peel » à passer au micro-ondes. Sealed Air est associée à des équipementiers pour proposer des solutions globales.

Dominique GUILLOT

 

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