Entre diversité et volume, artisanat et industrie, proximité et longue distance, Top Atlantique apporte au réseau national du groupe Le Saint l’expertise d’un opérateur breton au plus près des criées.
Il ne s’agit pas d’une véritable création, mais d’une sacrée révolution quand même. Depuis février 2019, Top Atlantique, structure du réseau marée du groupe Le Saint, se glisse dans les anciens locaux de Marine Harvest (devenu Mowi), à deux pas du port de Keroman à Lorient.
« Au début, nous avons surtout intégré l’activité saumon de Mowi dans celle du groupe Le Saint, raconte Ivy Guillou, directeur du réseau marée Bretagne-Normandie. Avec l’idée de conserver un véritable savoir-faire et un personnel formé, le tout dans un bâtiment avec du matériel déjà en place. Puis nous avons dû déployer notre propre activité dans ces nouveaux locaux. Mais le Covid nous a fermé l’activité restauration, qui représente la moitié de notre chiffre d’affaires. Et évidemment les équipementiers ont aussi du retard dans l’installation. » Le transfert est néanmoins bel et bien en route et le groupe Le Saint dispose désormais ici d’un outil à la mesure de ses ambitions.
Historiquement, Top Atlantique est né en 2002 en Bretagne nord, puis s’est installé à Lorient, haut lieu des activités halieutiques hexagonales, en 2008. La société est directement en relation avec autres entités du groupe, Cap Marée et Sobomar, qui rayonnent respectivement sur les territoires Pays de la Loire-Vendée et le grand Sud-Ouest. Mais Top Atlantique est l’unique entité disposant d’un outil de transformation, en plus de ceux dédiés à l’achat et à la distribution. Elle approvisionne ses deux partenaires ainsi que les adhérents du réseau Vivalya. « Nous assurons ainsi une couverture nationale et travaillons notamment avec les grands comptes de la restauration de type Elior, Sodexo, etc. », précise le directeur.
La gamme principale commercialisée par Top Atlantique porte sur le lieu noir, le saumon, le merlu, la julienne et le cabillaud. Et en 2020, elle aura acheté quelque 1 400 tonnes de produits dans les criées bretonnes, parmi lesquelles poissons nobles, petits poissons côtiers, crustacés (homards, araignées, etc.), coquilles Saint-Jacques… La fierté d’Ivy Guillou ? Être le premier acheteur de langoustine vivante sous la criée du Guilvinec « Nous achetons aussi en import ou chez d’autres mareyeurs bretons. Au final, nous traitons environ deux tiers de poissons blancs et un tiers de saumon. L’idée était, en s’installant ici, de monter en volume. Nous étions trop à l’étroit pour cela dans nos anciens locaux. »
Ces bâtiments, longtemps dédiés à un mono produit, le saumon, évoluent chaque jour, sous la houlette de Romain Capet, vers un site multifonction. « Nous activons tous les leviers potentiels, techniques, structurels ou informatiques pour optimiser notre production et nos diverses activités », détaille le responsable du site, rodé chez des grands noms de l’activité halieutique à travers le monde. Le budget global de la transformation en cours se hisse à 700 000 euros, en partie subventionné par le Feamp ou la région Bretagne. « Nous avons aussi beaucoup travaillé avec la Carsatt sur l’ergonomie de nos lignes et de nos équipements », précise Romain Capet. Le coeur de l’activité s’organise autour de deux lignes principales : l’une dédiée aux poissons blancs, l’autre au saumon, autour desquelles s’activent fileteurs, pareurs… Le tout en équipe réduite (six au lieu de douze avec deux mètres entre chaque personne) par temps de pandémie.
Top Atlantique entend assurer la sécurité de son personnel mais aussi alimentaire avec une traçabilité renforcée, la réduction des pertes, une maîtrise des coûts portions (à partir de 50 g), une volonté de praticité (avec des conditionnements sous atmosphère protectrice ou sous vide) et une offre de nombreuses labellisations et certifications (IFS, bio, MSC, ASC, etc.). Le reste de l’atelier comprend pour cela des tables de préparations spécifiques au travail sur-mesure des poissons nobles et côtiers, deux lignes de portionnage automatique, une de glaçage, et un grand local où les expéditions ont été optimisées. L’un des dossiers importants du moment pour Top Atlantique est la réponse aux désirs de proximité de la restauration, notamment collective : « Entre spécificité des contrats, élaboration de cahier des charges et portionnement adéquat, nous sommes proactifs pour accompagner cette réelle demande de relocalisation de la part des enseignes de la restauration ou des collectivités locales », conclut Ivy Guillou. Ici, Le Saint est toujours au top.
Top Atlantique
Lieu : Lorient
Date de création : 2002
Effectif : 40 personnes en
production.
Activité : Filiale marée du
groupe Le Saint. 50 millions de
chiffre d’affaires.
Chiffre d’affaires : Plus de
4 000 tonnes de produits
distribuées : en direct des criées
bretonnes, bio et labellisés,
produits élaborés…
Reportage : Dominique GUILLOT